Ode aux mercredis

Aujourd'hui ma fille est en grève. Ce n'est pas son enseignante qui a choisi de ne pas travailler, c'est nous qui avons décidé de rejoindre un collectif national de parents pour protester contre la réforme des nouveaux rythmes scolaires.

Parce que le mercredi nous est précieux, qu'il est comme un souffle au milieu de la notre semaine déjà bien chargée et que je ne crois pas au raccourcissement des journées de nos enfants quand tant de parents travaillent et qu'ils n'ont pas la possibilité de venir chercher leurs enfants plus tôt. La collectivité a ses bons côtés certes mais elle est aussi vecteur de stress, de bruit, de fatigue.

Alors le mercredi on prend le temps. Le temps de discuter, le temps de jouer (en CP le jeu est trop vite oublié à mon goût), le temps de vivre tout simplement. Et on reprend de l'énergie pour les jours à venir.

J'entends déjà les commentaires grinçants de ceux qui pensent qu'il est facile de parler ainsi quand on ne travaille pas le mercredi et que l'on a la chance de pouvoir s'occuper de ses enfants. Certes les enseignants du premier degré ont ce privilège. Mais je connais beaucoup de mamans (et quelques papas aussi) qui se sont organisés au fil des années pour avoir ce jour eux aussi. Et j'en connais tout autant qui ne reviendraient pour rien au monde en arrière.

Et puis je connais des mamies et des papis qui ont investi ce jour eux aussi et pour qui c'est un grand bonheur de partager ce temps avec leurs petits enfants.

A tous ceux qui pensent que j'ai beau jeu de parler ainsi, que je prêche pour ma paroisse je n'ai qu'un mot à dire : passez!

Passez dans nos classes! Venez prendre un bon bain de décibels,venez passer votre journée à gérer les conflits (entre enfants, entre parents, avec les parents), venez voir les difficultés à mettre en place une pédagogie adaptée à chaque enfant, venez pallier aux carences de l'institution qui est obligée de faire toujours plus avec toujours moins  ..

Bref, passez le concours et vous verrez.

Nous faisons un très beau métier oui, mais il est parfois bien compliqué.

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Comments

[saperlicousette]

J'adhère complètement à ce discours!!!!!!!!!!! Quelle absurdité ces grosses journées passées en collectivité avec en surplus ce mercredi matin...

Merci pour ces mots encore!

[Fram_Boise]

Parfaitement d'accord avec ton texte! Parfaitement d'accord avec ces mercredis, parenthèse dans une semaine souvent chargée pour de jeunes enfants.

[Catherine]

Je partage entièrement! Et je ne vois pas pq on vous reprocherait de vouloir prendre du temps avec vos enfants, les mères savent ce qui est bon pour eux! Les réformes sont bonnes si on en consulte les principaux acteurs, dans ce cas les enseignants et les parents. Les "penseurs" de ces réformes n'ont pas toujours l'expérience concrète de ce qu'ils proposent! Alors profitez bien de ces mercredis avec vos filles! Ce sont des souvenirs qu'elles se forgent pour plus tard!

[Poulette]

Je suis on ne peut plus d'accord avec tout ce que tu dis là... Aaah, si toutes mes amies mamans pouvaient avoir le même regard que nous sur cette réforme à la noix! Mais ils sont trop nombreux les parents que ça arrange de "poser" leurs enfants à l'école le mercredi, d'avoir des activités variées et gratuites, et qui ne voient pas (encore) les inconvénients et les travers de ce système. Laissons respirer les enfants, mais laissons AUSSI respirer leurs enseignants. C'est si important cette pause au milieu de la semaine pour souffler, prendre du recul, respirer et mieux supporter (oui, supporter), les enfants des autres. Mais j'ai honte, j'avoue, Marcus a été à l'école mercredi dernier, parce que le lundi (férié), le mardi (grève des animateurs et de la cantine) et le jeudi (grève de la maitresse) toute la journée avec mon grand garçon et mon nouveau-né, c'était déjà beaucoup pour moi, sans aide extérieure. Et la maman que je suis avait aussi besoin de souffler un peu. Et là, c'était moi, la maman que ça arrangeait, cette réforme des rythmes, hum...

[Rouge Macadam]

Que tout le monde rentre dans la la lutte!

Comme dit je ne sais plus qui (je crois que c'était Maurice Kriegel-Valrimont): "Aujourd'hui quand on casse des acquis sociaux, on parle de réforme". Voilà, c'est ça. Alors que la colère monte, informons, mobilisons, g-rêvons. Résistons!