Des p'tites pièces découpées...

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Parfois, le soir, quand j'arrive à trouver un p'tit moment pour moi, je fais des plans sur la comète. Je m'imagine que je vais parvenir à m'arroger un après-midi couture et je me mets à couper des p'tites pièces avec frénésie.

J'éprouve beaucoup de plaisir à choisir les tissus, les assembler et puis sélectionner parmi mes nombreux patrons celui qui pourraît coller avec l'étoffe. Ensuite j'épingle dans un p'tit coin de ma tête et puis j'oublie, prise dans le tourbillon du quotidien. Ne reste alors que cette agréable sensation d'avoir passé une soirée les doigts dans mes coffres à trésors, la tête dans les nuages. Je peux facilement dater ces moments car je les associe souvent aux films que nous (enfin il) regardions. Alors tout se mêle dans ma mémoire, la sensation, le sentiment, le geste...

Un jour, brusquement, je ressors ces p'tites pièces découpées et puis je trouve un moment, en décousu, pour les passer sous mon pied de biche. Il y a toujours un peu d'appréhension alors.. Se replonger dans des projets entamés il y a longtemps c'est toujours prendre le risque de ne plus se souvenir. Et puis très vite c'est le plaisir qui revient au galop et qui l'emporte sur l'appréhension.

Je repasse le film à l'envers mais au final le résultat est là. Une petite coquine qui, du haut de ses 18 mois, habite parfaitement la tenue et le plaisir d'une maman fière d'avoir mené son projet à bien. C'est comme ça qu'est née la p'tite blouse citronille cousue dans un coton tout léger déniché chez IE il y a fort longtemps et le p'tit bloomer à la sauce irrésistible de Froufrou dans un vichy dont l'achat remonte à si loin que j'en ai oublié la provenance.

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